Depuis 1974, l’Etat français a généré chaque année un déficit public, qui a alimenté la croissance continue du ratio dette publique sur PIB. Sur les marchés, le taux d’intérêt sur la dette publique française augmente plus fortement que pour les autres pays européens, et rejoint aujourd’hui celui de la Grèce.

Dans ce contexte difficile, le projet de loi de finances 2025 (PLF 2025) du gouvernement Barnier visait à réduire significativement le déficit public pour stabiliser puis réduire l’endettement de l’Etat français. L’effort budgétaire annoncé était de 60 milliards d’euros afin de revenir à un déficit de 5 % en 2025. Pour atteindre cet objectif, la consolidation budgétaire doit utiliser des instruments efficaces : il faut s’assurer que les économies faites d’un côté ne soient pas rognées de l’autre par des baisses de recette induites par la dégradation de l’activité.

Trop de consolidations budgétaires ont échoué en raison d’une mauvaise appréciation du « bouclage » macroéconomique : les résultats des efforts budgétaires engagés peuvent s’avérer très décevants par rapport aux objectifs, du fait de la réaction des ménages et des entreprises ou des effets de cannibalisation des bases fiscales.

Des effets en chaîne

Or, selon nos estimations, présentées dans la note du Centre pour la recherche économique et ses applications (Cepremap), le budget Barnier, s’il avait été voté, se serait soldé en fin d’exercice 2025  par un résultat bien éloigné de l’objectif de 5 % de déficit. Cela tient à un mauvais choix des instruments utilisés : leurs implications en chaîne sur l’activité pèseraient plus que prévu sur les recettes publiques.

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Nos estimations montrent en effet qu’en 2025 l’application du PLF du gouvernement Barnier réduirait le PIB de 31,98 milliards d’euros ; ce ralentissement marqué de l’activité conduirait à la perte de 242 000 emplois. C’est la baisse prévue de la consommation publique, de 20,7 milliards, qui aurait l’effet négatif le plus important : chaque euro économisé baisserait en 2025 le PIB de 0,89 euro, et chaque milliard économisé détruirait 7 660 emplois.

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Du côté des recettes, la hausse des prélèvements sur l’emploi est la plus néfaste : par milliard prélevé, la hausse des cotisations sociales (5,2 milliards en 2025) détruirait 4 240 emplois et leur profilage (comme la réduction des seuils d’exonération, qui rapporterait 4 milliards en 2025) en détruirait 4 430. La hausse de la fiscalité sur l’énergie et la baisse des aides à la transition environnementale (5,3 milliards en 2025) détruiraient pour leur part 4 910 postes de travail par milliard prélevé.

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