
Et si les Etats-Unis décidaient finalement de ne pas livrer de sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie, que ferait Canberra ? Cette question, le gouvernement australien refuse pour l’instant de se la poser. Mais alors que Washington a entrepris, en juin, de réexaminer le pacte Aukus, conclu en 2021 et au terme duquel il doit fournir, à partir de 2032, au moins trois sous-marins de classe Virginia à l’île-continent, d’autres s’interrogent.
« Quand je demande aux responsables politiques : “Que ferez-vous si nous ne pouvons pas avoir ces submersibles ? Quel est votre plan B ?” Ils me répondent, le regard vitreux : “Nous les aurons.” Ils sont dans le déni », s’agaçait notamment, dès le 2 juillet, l’ancien premier ministre libéral Malcolm Turnbull, interrogé par les journalistes de l’Association des correspondants étrangers, dont Le Monde. « Ne pas avoir de plan B est tout simplement irresponsable », ajoutait ce détracteur de la première heure de l’Aukus.
Selon le Pentagone, l’objectif du réexamen en cours, dont les conclusions sont attendues pour novembre, est de déterminer si le pacte est « compatible avec l’agenda “America first” du président » Donald Trump. Le premier pilier de cet accord – qui prévoit au total la livraison de huit submersibles, dont au moins trois Virginia, puis des SSN-Aukus coproduits par le Royaume-Uni et l’Australie – se heurte à un obstacle majeur : les difficultés actuelles des chantiers navals américains à honorer les commandes de leur propre marine. Comment, dès lors, pourront-ils céder trois navires à l’Australie ?
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