« Microcebus murinus », dans la réserve de Berenty, à Madagascar, en 2018.

Ils pèsent à peine 50 grammes et font partie des plus petits primates. Mais ce ne sont pas leurs yeux gros comme deux billes, leurs grandes oreilles ni leur queue caractéristique qui ont amené une équipe de chercheurs internationaux à s’intéresser au génome des microcèbes mignons (Microcebus murinus). Historiquement plus proches de l’humain dans le développement des espèces, ils sont étudiés pour leur potentiel de modèle de laboratoire.

Avec l’examen de 27 organes comme le foie, le système auditif, le sang ou encore le cœur, issus de quatre individus euthanasiés car porteurs de maladies incurables, les chercheurs ont répertorié 226 000 cellules dans un atlas, publié dans Nature le 30 juillet. Pour ce faire, ils ont utilisé le séquençage ARN unicellulaire. La cellule est isolée pour extraire son bagage génétique, et identifier les gènes qu’elle exprime grâce à l’ARN, lui-même transcrit depuis l’ADN, qui leur attribue une fonction unique : pulmonaire, cardiaque, immunitaire…

Après l’identification des types de cellules de ces petits lémuriens de Madagascar, l’enjeu est de savoir lesquels sont communs avec d’autres espèces. Les chercheurs ont comparé les ARN avec celui de cellules d’humains, de souris et de macaques. Ils ont comparé plus de 60 types de cellules et ont trouvé des mécanismes communs à l’humain et au lémurien qui diffèrent parfois chez la souris : « A l’avenir, nous espérons pouvoir comparer tous les types de cellules de l’organisme chez un grand nombre d’espèces, mais pour l’instant, la majorité ne dispose pas d’ensembles de données similaires de grande qualité », relève Camille Ezran, chercheuse au Département de biochimie de l’université Stanford et première autrice de l’étude.

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