« Il y a la peinture au petit doigt, à la canne ou bien les mains croisées, voilà les trois techniques que j’utilise pour peindre à main levée, nous explique Victor Bert entre ses brosses posées sur l’établi et ses pots d’acrylique et de glycéro. Son nom ne vous dit sans doute rien, et pourtant vous avez peut-être déjà croisé l’une de ses façades peintes : le restaurant Datil de la cheffe Manon Fleury, à Paris, l’Hôtel Le Moulin, à Lourmarin, ou la pâtisserie familiale Maison Jouvaud, à Carpentras, tous deux dans le Vaucluse, sont passés sous le pinceau de ce peintre en lettres autodidacte de 32 ans qui contribue à offrir un nouveau souffle à cette technique tombée en désuétude à la fin du XXe siècle.

« En France, la peinture en lettres est apparue vers 1830, avec l’essor du commerce et a connu son âge d’or dans la première partie du XXe siècle, explique-t-il. Elle a disparu progressivement entre les années 1980 et les années 2000 », se faisant alors damer le pion par les nouvelles technologies et l’impression numérique. Pis, elle ne figure même plus dans la liste des métiers d’art fixée par un arrêté en 2015.

Stickers et vinyles adhésifs ont effacé sa trace au fil du temps. Jusqu’à la fin de la crise due au Covid-19, où elle connaît un rebond surprenant : « Tout le monde se passionnait alors pour les savoir-faire artisanaux, observe encore Victor Bert, dans le métier depuis onze ans et dont le carnet de commandes ne cesse de se remplir. Au pic de mon activité, l’an dernier, ça m’est arrivé de faire sept chantiers dans la même semaine. »

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