Balayés par les tempêtes de sable, les villages situés à la lisière du gouvernorat de Souweïda sont fantomatiques. Sur la route qui relie Damas à cette province du Sud syrien à majorité druze, des bruits d’artillerie résonnent à intervalles réguliers. Le visage camouflé par un chèche et la kalachnikov en bandoulière, des combattants tribaux bédouins foncent à moto ou à l’arrière de camionnettes, en direction des zones d’affrontements qui opposaient encore, lundi 14 juillet en fin d’après-midi, des milices druzes aux forces gouvernementales.

Les membres de la sûreté générale – la nouvelle police syrienne – qui ont pris le contrôle, le matin, du barrage qui marque l’entrée de la province de Souweïda, à hauteur du hameau d’As-Suwarah Al-Kubra, les laissent passer. Seuls les Bédouins des environs qui se présentent à bord de camionnettes vides, avec l’espoir d’aller piller les villages désertés, sont découragés d’approcher sous les tirs de sommation.

Les policiers déposent en bord de route les affaires qu’ils reprennent aux pillards : un frigo, des meubles, une unité centrale d’ordinateur, des fils de cuivre et des vêtements. Moheib Al-Bitar et Tourfa Nawakil, deux sexagénaires chrétiens du hameau d’As-Suwarah Al-Kubra, cherchent ce qui leur appartient. « Les trente familles druzes du village ont fui. Il ne reste que sept familles chrétiennes ici. Heureusement que la sûreté générale s’est déployée pour sécuriser le village. Les Bédouins ont pillé, brûlé les maisons et tué cinq Druzes », raconte Moheib Al-Bitar.

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