Ce qu’il y a de touchant chez Donald Trump, c’est la fidélité à son métier d’origine. La promotion immobilière, il est vrai, règle bien des problèmes. Après tout, le conflit israélo-palestinien est une affaire de répartition foncière, une question notariale : deux peuples pour une même terre, comment faire ?

Depuis la fin des années 1970, ses prédécesseurs à la Maison Blanche ont planché sur le sujet. Un président égyptien, Anouar El-Sadate (1918-1981), et un premier ministre israélien, Yitzhak Rabin (1922-1995), y ont laissé leur vie. Rien n’a jamais abouti, a observé Donald Trump dans son étonnante conférence de presse du mardi 4 février. Les uns et les autres – Américains, Israéliens et Palestiniens – ont esquissé l’idée d’en revenir à l’idée du partage de la Palestine mandataire voté par l’ONU en novembre 1947 : un Etat pour les Juifs, un autre pour les Arabes. Cela n’a pas marché.

Sans doute ceux qui se sont attaqués à ce dossier manquaient-ils, tous, d’imagination. Ou se laissaient-ils intimider par la petitesse d’esprit des juristes internationaux, par les contraintes mesquines des résolutions de l’ONU ou encore par la difficulté des peuples à oublier l’histoire qui les hante ? A moins que les prédécesseurs de Trump n’aient pas su, pas pu ou pas voulu tordre le bras aux parties concernées pour leur imposer la paix ? Ou alors le moment n’était pas venu, l’environnement arabe pas prêt, les opinions publiques hostiles. Dresser la liste des causes qui sont à l’origine de l’échec d’un demi-siècle de processus de paix serait long et fastidieux – et tout le monde en prendrait pour son grade.

Arrive Donald Trump. Il a l’avantage de ne pas avoir l’esprit embarrassé par toutes ces considérations. Ses années de promotion immobilière lui ont donné le sens du terrain : c’est quand un bâtiment est en ruine qu’il faut acheter. Ses années de télé-réalité lui ont aussi appris que la vraie réalité est d’abord cathodique.

Golfer sous les palmiers

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