
C’est la plus grande enquête internationale sur les enseignants dans le monde, et ses derniers résultats mettent en lumière l’ampleur singulière des difficultés de la profession en France. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publie, mardi 7 octobre, l’édition 2024 de l’enquête Talis (pour « Teaching and Learning International Survey », « enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage »), menée tous les cinq ans. Plus de 280 000 enseignants de 55 pays ont participé à cette enquête, dont 3 766 enseignants de collège et 2 246 professeurs d’école élémentaire français.
A plusieurs égards, la photographie établie par Talis pour la France est « préoccupante », selon Eric Charbonnier, expert à l’OCDE. Certes, 79 % des enseignants interrogés se disent satisfaits de leur travail, mais cette proportion est en baisse par rapport à 2018, au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle est aussi la moins élevée de tous les pays participant à l’enquête, à l’exception du Japon.
Les professeurs français se distinguent par l’insatisfaction quant à leur niveau de salaire, principalement en milieu de carrière où leur rémunération est notoirement inférieure à leurs homologues de l’OCDE. Au collège, ils sont aussi ceux qui se sentent les moins valorisés par les élèves (55 %) et les parents (45 %). Plus saillant encore, seulement 4 % des professeurs considèrent que leur profession est valorisée dans la société, un résultat en baisse depuis 2018 et qui place la France au bas de l’échelle de l’OCDE. La part de ceux qui jugent leur opinion valorisée par les décideurs politiques est tout aussi marginale, alors même qu’elle augmente dans plusieurs autres pays.
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