
L’impôt sur les successions, vache sacrée du droit fiscal allemand, est-il sur le point d’être réformé ? A la surprise générale, le débat a été lancé par une des voix les plus conservatrices de l’Union chrétienne-démocrate allemande (CDU), Jens Spahn.
Dans une interview à la télévision mi-septembre, le président du groupe CDU au Bundestag a pointé du doigt les inégalités patrimoniales croissantes outre-Rhin. « Au cours des dernières années, notamment pendant la période de taux d’intérêt bas, nous avons connu une situation où les patrimoines se sont accrus presque tout seuls, sans qu’il ait été besoin de faire grand-chose, qu’il s’agisse d’immobilier, d’action, ou d’autres actifs. Celui qui a déjà [du patrimoine] en accumule de plus en plus », a-t-il constaté sur la chaîne publique ZDF, en plein débat sur la réforme de l’Etat social, suggérant que les conservateurs pourraient être ouverts à une réforme sur ce sujet.
Le Parti social-démocrate (SPD) et les Verts, qui dénoncent depuis longtemps un régime considéré comme trop favorable aux grandes fortunes, ont immédiatement salué la déclaration. Mais l’idée a créé la polémique au sein du camp conservateur. La ministre de l’économie, Katherina Reiche, elle-même issue d’une famille d’entrepreneurs, a rejeté toute hausse d’impôts, au motif que cela « nuit au tissu économique ». Thorsten Frei, bras droit de Friedrich Merz à la chancellerie, s’est aussi distancié de M. Spahn, suggérant que tout capital prélevé sous forme d’impôt « manquait pour l’innovation et la compétitivité ».
Il vous reste 61.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.