
« Chatterton suicidé/Marc-Antoine suicidé/Van Gogh suicidé/Schumann fou à lier/Quant à moi, quant à moi ça ne va plus très bien », scandait Serge Gainsbourg, en 1967, dans un rhythm’n’blues portant le premier nom énuméré. Thomas Chatterton, archétype du poète maudit adoré par les romantiques, qui s’empoisonna en 1770, à Londres, à l’âge de 17 ans.
Le malheureux devait baptiser quatre décennies plus tard un groupe musical né de la rencontre de Parisiens au prestigieux lycée Louis-le-Grand, dans le Quartier latin : Feu ! Chatterton. Avec un point d’exclamation – comme une injonction de ranimer le cadavre de la poésie dans le rock français.
Ce à quoi s’est attelé le chanteur et parolier Arthur Teboul avec un verbe qui a fait le succès de trois premiers albums – Ici le jour (a tout enseveli), en 2015, L’Oiseleur, en 2018, Palais d’argile, en 2021 – enregistrés avec ses camarades Sébastien Wolf et Clément Doumic (guitares et claviers), Antoine Wilson (basse et claviers) et Raphaël de Pressigny (batterie). Et un enthousiasme flirtant parfois avec cette emphase, tout en déclamations et théâtralité, qui ont pu caractériser Léo Ferré.
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