L’abbaye Notre-Dame de Beaulieu-en-Rouergue (Tarn-et-Garonne), vue d’un drone, en juillet 2022.

Comme toute abbaye cistercienne, celle de Beaulieu-en-Rouergue (Tarn-et-Garonne) est à l’écart des routes, dans l’étroite vallée de la Seye, au pied du causse. Des ermites s’y établirent vers le milieu du XIIe siècle. La construction de l’abbaye commença au siècle suivant : l’église de style gothique méridional, à nef unique longue et haute, dont le chœur est surmonté d’une tour et se clôt par une abside polygonale, le cloître et les bâtiments conventuels attenants. Lors des guerres de religion, les troupes protestantes détruisent le cloître. L’abbaye est restaurée et agrandie au XVIIIe siècle, mais, à la Révolution française, elle est vendue comme bien national.

Suivent d’autres déboires, le moindre n’étant pas le projet désastreux de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) de démonter l’église et de la reconstruire dans le bourg de Saint-Antonin-Noble-Val, à une douzaine de kilomètres de là. Malgré l’opposition de l’écrivain (et archéologue) Prosper Mérimée (1803-1870), l’opération commence en 1844 par la toiture et la charpente de la nef, mais est interrompue faute d’argent. Les bâtiments ne servent plus dès lors qu’à l’agriculture et se dégradent.

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