C’est un tableau dont l’existence a été ignorée pendant près de soixante-dix ans. Et pas n’importe lequel, un monochrome bleu d’Yves Klein. Le peintre en a réalisé près de 200 pendant sa courte carrière, avant de mourir d’une crise cardiaque à 34 ans, en 1962. Leur cote s’est ensuite envolée. L’un des plus spectaculaires, près de 2 mètres de haut sur plus de 4 mètres de long, peint en 1961, a été vendu fin octobre à Paris, chez Christie’s : il a été adjugé 18,4 millions d’euros.
Le tableau que l’on découvre aujourd’hui est plus petit, 126 centimètres de haut sur 83 centimètres de large, et plus ancien. Il daterait de 1956 et serait donc un des premiers monochromes bleus d’Yves Klein. Seulement, dans un accès de colère, il a été, cette même année, entièrement recouvert de peinture jaune et brunâtre par une adolescente de 17 ans, amie du peintre. Plus tard, dans un élan artistique cette fois, elle y a ajouté une forme cerclée de clous.
Cette femme, Jeanne B., 86 ans à présent, a choisi de restaurer ce tableau pour faire apparaître ce fameux bleu outremer, déposé par Yves Klein en 1960. Celle qui a aussi été peintre mais sans le même succès connaît désormais la puissance de cette couleur : « La monochromie est la seule manière physique de peindre permettant d’atteindre à l’absolu spirituel », disait Klein.
Elle accuse deux proches, un brocanteur et une avocate, d’avoir voulu lui voler l’œuvre, actuellement conservée sous séquestre en région parisienne, dans un box sécurisé. Un premier jugement, rendu par le tribunal correctionnel de Paris fin 2023, a relaxé ces deux personnes. Mais le parquet a fait appel. Ce procès se déroulera à Paris les 15 et 16 décembre.
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