Au Panthéon, à Paris, le 8 octobre 2025.

La tombe de l’ancien ministre de la justice Robert Badinter, qui doit entrer jeudi 9 octobre, au Panthéon, a été dégradée au cimetière parisien de Bagneux, a fait savoir la mairie de cette ville des Hauts-de-Seine à l’Agence France-Presse (AFP).

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Selon un communiqué du tribunal de Nanterre, les mots « Eternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la République le [Robert Badinter] sanctifient » ont été tagués à la peinture bleue sur la pierre tombale de l’ancien avocat, mort en février 2024.

La dégradation de la tombe de l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France survient quelques heures avant son entrée au Panthéon, jeudi soir, lors d’une cérémonie solennelle présidée par Emmanuel Macron.

« Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire »

« Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire », a dénoncé le président de la République, Emmanuel Macron, dans un message publié sur le réseau social X. « La République est toujours plus forte que la haine », a-t-il écrit.

La maire communiste de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, a condamné un « acte lâche ». « Les inscriptions retrouvées par la police mettent en accusation ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité », a dénoncé l’édile. « Elles sont indignes de cet ancien ministre et sénateur, porteur des avancées historiques qui ont permis d’abolir la peine de mort en France, en 1981 et de dépénaliser l’homosexualité en 1982 », a-t-elle continué dans son communiqué.

La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a également condamné un « acte de lâcheté et d’indignité ». « La Ville de Paris a adressé ce matin un signalement auprès du parquet afin que le ou les auteurs puissent être interpellés et condamnés », a-t-elle déclaré à la presse.

« On peut profaner une tombe, pas une conscience », a réagi Juliette Méadel, ministre de la ville démissionnaire et élue à Montrouge, commune voisine de Bagneux. « Robert Badinter est la conscience et le visage de la République et ça : personne ne nous l’enlèvera », écrit-elle sur X.

Une enquête a été confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.

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Le Monde avec AFP

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