S’il était un étudiant, le secteur du bâtiment serait un cancre ! Il représente 37 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et consomme jusqu’à 50 % de tous les matériaux extraits. Ce secteur est aussi l’un des plus grands contributeurs à la production de déchets dans le monde, avec 30 % des flux générés. Ces chiffres ne cessent d’augmenter.

Dit autrement, ce secteur est un contributeur majeur au changement climatique, à l’épuisement des ressources et à la dégradation écologique globale. En plus de contribuer fortement au dépassement des limites planétaires, les politiques d’urbanisme et de construction, liées aux circonstances politiques et économiques locales, ont échoué à fournir à toute l’humanité un niveau raisonnable de conditions de vie sociale, d’abri et d’infrastructure.

Dans ces conditions, la sobriété pour le secteur des bâtiments doit être le premier objectif partagé à l’échelle mondiale. Bien sûr, des efforts sont en cours pour décarboner ce secteur avec, notamment, des mesures d’efficacité énergétique, l’adoption d’énergies renouvelables ou l’utilisation de matériaux à faible teneur en carbone. Mais les progrès globaux stagnent, atteignant ce que le rapport qualifie de « plafond de décarbonation ». Il faut avoir conscience qu’à long terme, les améliorations techniques seules ne conduisent pas à une diminution de la consommation d’énergie et des émissions de CO2, mais permettent plutôt d’en limiter la croissance.

Une population mondiale croissante

La faille majeure de la stratégie d’efficacité énergétique est de se concentrer uniquement sur des approches techniques sans fixer de limites claires aux ressources attribuées à chaque secteur. Quitte à briser quelques rêves, ajoutons que l’utilisation de ressources renouvelables ou à faible teneur en carbone est nécessaire, mais n’est pas la panacée : toutes les ressources ne sont pas infiniment renouvelables et leur utilisation contribue largement à un statu quo.

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La principale raison de ce tableau peu reluisant est l’augmentation des mètres carrés construits. La surface bâtie totale devrait doubler d’ici à 2060 sous la pression d’une population mondiale croissante, du développement des activités de construction dans les pays du Sud, enfin d’une tendance mondiale à l’augmentation de la surface par habitant.

Des solutions existent, heureusement, comme le montre l’étude de la Global Alliance for Buildings and Construction, faite sous l’égide de l’ONU, coécrite avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’Institut français pour la performance du bâtiment (IFPEB) et A4MT (Action for Market Transformation), qui sera publiée à l’occasion de la COP29. Voici les recommandations principales de ce rapport :

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