Depuis plusieurs années, l’essor d’Airbnb et des meublés touristiques inquiète élus et habitants. Dans de nombreuses villes françaises, chaque appartement transformé en location de courte durée est un logement en moins pour des familles, des étudiants ou des travailleurs. La pression est variable selon les territoires, mais elle reste très forte dans les grandes villes et sur les littoraux.

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A titre d’exemple, il y avait 5 000 meublés touristiques au Pays basque en 2016. Ils étaient plus de 16 000 en 2022, estime la communauté d’agglomération du Pays basque. Selon l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), il y avait 68 000 annonces en 2017 sur Airbnb à Paris, et 90 299 ont été dénombrées sur le site en décembre 2024, l’organisation des Jeux olympiques à Paris ayant accéléré l’offre d’hébergement de courte durée.

La loi « visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale » du 19 novembre 2024 est censée changer la donne. Ce texte, porté par les députés Annaïg Le Meur (Finistère, Renaissance) et Iñaki Echaniz (Pyrénées-Atlantiques, Parti socialiste) au nom de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, entend imposer une réglementation plus stricte.

En 2018, la loi Elan avait déjà franchi une étape : il devenait désormais interdit de louer plus de 120 jours par an sa résidence principale, a priori une autorisation ou une simple déclaration selon la taille de la commune était nécessaire avant de transformer un logement en meublé touristique, et l’enregistrement des annonces auprès des mairies devenait obligatoire. Mais qu’en est-il réellement ?

Concentration du marché

Dans une récente recherche, nous avons analysé quatre années de données, de 2019 à 2023, sur les locations Airbnb dans les villes françaises, et notamment dans le cas où la plateforme conditionne le dépôt d’une annonce au renseignement du numéro d’enregistrement en mairie. C’est le cas à Lyon, à Bordeaux ou encore à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Les résultats sont clairs : oui, le nombre d’annonces baisse, d’environ de 20 % dans les communes concernées. Mais, contrairement aux attentes, le volume total de nuitées réservées ne diminue pas.

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