« Nous sommes dans le pic de la galère pour les étudiants à la recherche d’un logement. » A une semaine de la rentrée, Laetitia Caron, directrice générale de PAP-Particulier à particulier, observe le nombre de contacts générés par les annonces de location mises en ligne sur son site. Si Paris figure en tête des demandes, la Seine-Saint-Denis « attire de plus en plus les étudiants, constate-t-elle. Dans le “93”, certaines annonces donnent actuellement lieu à plus de 500 contacts ».

Les agences immobilières du département, assaillies de demandes, évoquent un basculement. « Le Grand Paris devient concret en cette rentrée, alors qu’en 2024 encore cela paraissait lointain, déclare Paul Pereira, directeur de deux agences Century 21, à Drancy et au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis. Les prix parisiens font fuir les étudiants, dont les parents ne peuvent plus suivre. Ils réalisent qu’être à vingt minutes de Paris, ce n’est pas dramatique. »

Ses deux agences ont reçu ces derniers jours par e-mail quelque 140 demandes d’appartement quotidiennes, et collectent à flux continu des dossiers d’étudiants, très majoritairement inscrits dans l’enseignement supérieur parisien.

Hiérarchie sociale

Seuls 44 % des étudiants de l’académie de Paris y résident, contre près de 50 % il y a vingt ans, révélait en juin une étude de la chambre régionale des comptes. La capitale ne cesse d’attirer de nouveaux étudiants : la hausse se chiffre à 105 000 entre les rentrées 2001 et 2023, soit une croissance de 36 %, selon l’Atelier parisien d’urbanisme. Mais la majorité d’entre eux sont contraints d’élire domicile ailleurs. Ainsi, 32 % des étudiants de Paris habitent en petite couronne et 18 % en grande couronne, indique l’enquête sur les conditions de vie réalisée début 2023 par l’Observatoire de la vie étudiante (OVE).

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