La mine d’uranium de la Somaïr, à Arlit, au Niger, le 25 septembre 2013.

La Russie veut « exploiter l’uranium » et développer le nucléaire civil au Niger, a déclaré, lundi 28 juillet, le ministre russe de l’énergie, Sergueï Tsiviliov, en visite officielle à Niamey, où il s’est entretenu avec le général Abdourahamane Tiani sur la coopération économique des deux pays. Le groupe russe Rosatom et le ministère nigérien de l’énergie ont à cette occasion signé « un mémorandum de compréhension mutuelle » sur la coopération dans le domaine du nucléaire civil, selon un communiqué du ministère russe de l’énergie. « Notre tâche est non seulement de participer à l’extraction de l’uranium, mais de créer tout un système de développement du nucléaire civil au Niger », a souligné Sergueï Tsiviliov, cité dans le communiqué.

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Le Niger est dirigé par une junte militaire issue d’un coup d’Etat, en juillet 2023, avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, qui revendique une politique souverainiste. Les militaires au pouvoir ont tourné le dos à la France, l’ex-puissance coloniale, pour se rapprocher de la Russie, qui les aide dans la lutte antidjihadiste.

Depuis son arrivée au pouvoir, la junte a déclaré plusieurs fois qu’elle souhaitait revoir le système d’exploitation des matières premières par des compagnies étrangères. En décembre 2024, le géant français de l’uranium Orano avait acté la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger, qu’il détenait à plus de 60 % : la mine de Somaïr, celle de Cominak (fermée depuis 2021) et le gisement d’Imouraren, l’un des plus importants au monde. En mai, Orano a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que plusieurs acteurs avaient exprimé leur intérêt pour la reprise de ses sites miniers au Niger. Et en juin, le régime militaire a nationalisé la Somaïr.

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Aucune information n’a filtré lundi, lors de la visite du ministre russe de l’énergie, indiquant que ce seraient des sites d’Orano qui passeraient sous contrôle russe. Sollicité par l’AFP, Orano n’a pas voulu s’exprimer dans l’immédiat sur la volonté de Moscou d’« exploiter » l’uranium nigérien.

L’uranium a été découvert dans le pays en 1957 par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) français, et les mines sont entrées en production en 1971. En 2023, le pays a produit 3 527 tonnes d’uranium, soit 6,3 % de la production mondiale, selon la société d’analyse de données Globaldata.

Le Monde avec AFP

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