La revue des revues. Alors que doit se tenir la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan, à Nice, du 9 au 13 juin, l’océanologue Catherine Jeandel s’est vu confier le dossier central de Reliefs, la revue des « explorateurs ». Elle liste les cinq phénomènes d’origine humaine qui menacent les océans : le réchauffement, l’acidification, la désoxygénation, la surpêche et les pollutions, et rappelle que « nous faisons face à une régression sans précédent de la prise en compte de ces informations, dans le mépris total du travail minutieux et contraignant des chercheurs ».

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Sous la pression des industries polluantes, les Etats-Unis ignorent toujours les alertes et font partie, avec le Pérou, le Venezuela, Israël et la Turquie, des pays qui n’ont pas ratifié, en 1994, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, qui pose un cadre juridique pour délimiter ce qui relève de la souveraineté des Etats ou de la haute mer.

L’urgence est pourtant là. « L’océan est une pièce maîtresse de la biologie et de la régulation climatique », rappelle le paléoclimatologue Gilles Ramstein. Son récit de l’évolution de la terre, de la Pangée à nos jours, se lit d’une traite. Les destins des océans et des humains sont étroitement liés : fragiliser les uns aura des conséquences durables sur les autres.

La biodiversité à l’honneur

La biologiste Françoise Gaill nous fait découvrir les trésors des abysses (« sans fond » en grec) – qui représentent plus de 75 % des océans. L’océan profond, au-dessous de 200 mètres, reste à ce jour la partie la plus méconnue de notre planète. Au XXsiècle, les sources hydrothermales profondes ont bouleversé la connaissance de l’océan. Depuis, c’est la découverte de l’oxygène noir, révélée en 2024 dans la revue Nature Geoscience, qui capte l’attention de la communauté scientifique.

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