La République du Congo (RDC) joue les prolongations. Ce pays a annoncé, samedi 21 juin, l’extension de la période de suspension des exportations de cobalt de trois mois. But du jeu : garder la main sur le métal bleu. Et, ce faisant, espérer mieux le valoriser. Ces nouvelles règles commerciales drastiques avaient été fixées en février. Depuis, la RDC bloque le cobalt.

Il est vrai que le métal bleu, qui planait à des hauteurs stratosphériques au printemps 2022, dépassant même le plafond des 80 000 dollars la tonne, a, depuis, lourdement décroché. Il était sur le point de frôler les 21 000 dollars la tonne en début d’année. Un trou d’air dévastateur pour les finances des pays producteurs.

Or, près des trois quarts des volumes du cobalt sont extraits des riches sous-sols de la RDC, un pays où les conditions d’extraction sont teintées de corruption et de recours au travail des enfants. Le gouvernement a donc décidé de siffler la fin de la partie début mars. Depuis qu’il a modifié les règles, le cobalt a rebondi. Vendredi 4 juillet, il se négociait à 33 335 dollars la tonne sur le London Metal Exchange. Soit une progression de près de 60 %.

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Une stratégie risquée

Attiré par le pactole congolais, le groupe chinois CMOC a, il est vrai, passé la surmultipliée, ces dernières années, en RDC, pour extraire à tour de bras cuivre et cobalt, sous-produit du métal rouge dans les mines. Au point de détrôner le suisse Glencore comme premier producteur mondial de cobalt. Une accélération de la production qui a fini par déséquilibrer le marché.

De l’hydroxyde de cobalt stocké dans des sacs, sur le site de la mine de cuivre et de cobalt de Mutanda, propriété de Glencore, dans le sud-est de la République démocratique du Congo, le 19 juin 2023.

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