Dans son discours de politique générale, mercredi 14 janvier au Parlement, le premier ministre, François Bayrou, a, comme ses prédécesseurs, égrainé quelques mesures pour la santé : hausse de l’Objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM), soit un peu d’air, mais pas beaucoup ; financement pluriannuel, promesse qui répond certes à une demande exprimée depuis longtemps par les acteurs du secteur, mais promesse qui n’engage pas beaucoup par les temps qui courent ; pas d’augmentation du ticket modérateur et pas de nouveaux déremboursements, dont acte et tant mieux – mais jusqu’à quand ? – ; remboursement à 100 % des fauteuils roulants, question qui ne devrait même pas se poser et qui n’est qu’une question parmi d’autres ; reprise de la réflexion sur la loi relative à la fin de vie, maintien de la santé mentale en 2025 comme grande cause nationale, soit un petit chapelet de mesures.

Cela donne l’impression que c’est toujours le même film qui passe et ça continue encore et encore. Il faudrait sortir de cette tiédeur gouvernementale. La proximité est la condition essentielle de l’accès aux soins. S’attaquer aux problèmes de fond de l’organisation de la santé en France demande avant tout de s’occuper de l’organisation de la proximité, dont la défaillance est coûteuse en vies et en dépenses.

Ce qu’il manque, en France, ce n’est pas la superstructure du système de santé, qui est reconnue comme excellente malgré toutes les difficultés qu’elle connaît. Ce qui manque, ce sont les portes d’entrée dans le système de soins permettant à chacun d’accéder aux étages supérieurs. Il y a là pour la société une source essentielle de bien-être et d’économies par le recours au bon soin, au bon moment, au bon endroit. L’impérieuse nécessité de cette organisation est reconnue depuis longtemps.

Le numerus clausus, à la fin des années 1970, aggrava la situation

A la Libération, le grand professeur de médecine Robert Debré (1882-1978) écrivait qu’« à cet égard, dans bien des régions de la France, tout est à faire !  ». Il soulignait que tous les éléments de la chaîne de santé formaient « un ensemble dont les parties ne sont point séparables ». Pour quelles raisons Robert Debré et ses compagnons de la Résistance ne furent-ils pas suivis ? Cela s’est joué d’emblée.

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