Dix ans après la COP21 et les accords de Paris sur le climat, l’heure est à la désillusion, voire à la désespérance pour toutes celles et ceux qui alertent, développent les connaissances, militent, prennent des initiatives concrètes sur leurs territoires depuis des années. Et ça ne s’arrange pas, tant sur le plan international que national. Aux Etats-Unis, les premiers décrets présidentiels pris par Donald Trump confirment, hélas, une rupture brutale.

L’Union européenne, jadis fer de lance de la lutte contre le réchauffement climatique, temporise et procrastine. En France, le grand ministère de l’environnement vient d’être démantelé dans l’indifférence générale, et le nouveau premier ministre, François Bayrou, a évacué en deux minutes la question climatique et écologique dans sa déclaration de politique générale du mardi 14 janvier. Aucune des stratégies et planifications prévues en la matière n’a été adoptée à ce jour, financements et régulations régressent.

Rien ne semble donc arrêter, ou si peu, la machine infernale qui inéluctablement nous conduit à une planète de plus en plus abîmée et en surchauffe, et à des catastrophes en chaîne. Qu’est-ce qui ne marche pas ? Pourquoi si peu d’avancées ?

Manque de conviction

D’abord parce que la préservation du climat et des écosystèmes qui nous font vivre physiquement et biologiquement, sans lesquels aucune activité humaine, a fortiori économique, n’est possible, n’a jamais été la priorité politique, ni même une priorité, pour les gouvernements successifs, ni ici ni ailleurs.

L’année 2015 elle-même a été marquée en France par de terribles attentats, et une succession de crises politiques et sociales. On peut comprendre que les gouvernants estiment avoir toujours plus urgent à faire dans de telles circonstances que de sérieusement prendre à bras-le-corps le péril écologique et climatique, multiforme, transversal et complexe, nécessitant un engagement sans relâche sur la durée. Mais ils ne sont plus dorénavant excusables.

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