D’abord saluer la performance diplomatique : pour inorthodoxe qu’elle soit, la méthode Donald Trump a réussi au Moyen-Orient. Les derniers otages israéliens encore vivants aux mains du Hamas palestinien ont été libérés lundi 13 octobre. L’offensive israélienne sur la ville de Gaza a été arrêtée. Une aide humanitaire accrue devrait parvenir à la population gazaouie. La première phase du plan du président américain est un succès – qui laisse Israël dans une position rare, à la fois forte et isolée.

Ni la portée de cette étape initiale ni ce qu’elle représente en difficultés surmontées ne doivent être minimisés, même si pareil résultat aurait pu être obtenu dès janvier. Pour en arriver là, il a fallu un alignement politico-diplomatique régional passablement miraculeux, notait, le 9 octobre sur le site du New York Times, le journaliste Thomas Friedman, scribe attentif des tragédies moyen-orientales : l’équipe Trump a su, dit-il, « simultanément gagner la confiance d’Israël, du Hamas, du Qatar, de la Turquie, de l’Autorité palestinienne, de l’Arabie saoudite, de l’Egypte, des Emirats arabes unis ». Seuls les Etats-Unis pouvaient y prétendre.

Mais l’habituel tintamarre d’autoglorification auquel se livre Trump, pour célébrer et qualifier lui-même le génie de ses accomplissements, ne doit pas faire illusion. Ses rodomontades narcissiques de la semaine, en Israël puis en Egypte, sont trompeuses. Il en faudrait plus, beaucoup plus, pour qu’on puisse dès aujourd’hui saluer « l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient » ou l’avènement d’une « paix que nous espérons durable », pour reprendre les mots du président américain.

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Retour à la réalité réelle : le cessez-le-feu n’est pas la paix. Et le chemin devant encadrer et permettre un règlement, même partiel, du conflit israélo-palestinien, tel que le dessine la deuxième partie du plan de Trump pour Gaza, suppose réunies nombre de conditions qui sont loin de l’être.

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