La COP30 s’ouvre le 10 novembre, au Brésil. On annonce déjà son échec. Les pays européens peinent à trouver une position commune, les Etats-Unis n’enverront pas de « représentants de haut niveau », selon la Maison Blanche, et les questions de financement divisent plus que jamais pays pauvres et pays riches. Depuis la COP21, soit il y a dix ans, le processus des COP semble tourner à vide. Aucune n’a réussi à marquer d’avancées majeures, ni en termes d’engagement des pays ni en termes de financements.
Les Etats-Unis de Donald Trump ou le Brésil de Jair Bolsonaro ont montré combien les maigres avancées pouvaient être fragiles face à un changement de régime politique. L’édifice politique et juridique de protection de l’environnement est pourtant déjà ancien. On peut au minimum le faire remonter à la conférence de Stockholm qui, en 1972, reconnaît que « l’homme est à la fois créature et créateur de son environnement ». Depuis, cinq grandes conférences sur le modèle de Stockholm ont eu lieu, ainsi que 29 COP consacrées au climat, 16 sur la biodiversité et autant sur la désertification.
Comment expliquer que l’édifice soit si fragile, malgré cette intense mobilisation internationale ? Les raisons apparentes sont nombreuses : parce que les décisions ne sont pas contraignantes, parce que lorsqu’elles ne le sont qu’en théorie, en pratique, il n’existe pas de sanctions pour manquement, parce que les Etats restent malgré tout souverains et peuvent se retirer à tout moment des accords, parce que les inégalités Nord-Sud font de la justice climatique un enjeu difficile à surmonter… Tout cela est vrai, mais ces raisons ne sont que la manifestation multiforme d’un problème plus fondamental.
La lente élaboration de la notion de droits de l’homme, depuis les Lumières jusqu’à la mise en place des juridictions internationales au sortir de la seconde guerre mondiale, fournit l’exemple d’un édifice bâti sur les mêmes contraintes, qui semble pourtant beaucoup plus solide. Evidemment, les manquements au respect des droits de l’homme sont nombreux, mais des principes ont été partagés, des juridictions constituées et reconnues. Cette plateforme constitue un espace de dialogue, de recours, voire d’indignation, à la résonance aujourd’hui mondiale. Cela ne suffit pas à garantir le respect universel des droits, mais permet de mettre en évidence et de qualifier les manquements, imposant du même coup une pression éthique aux contrevenants.
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