Raphaël Glucksmann salue « les bougés » de la classe politique mais n’attend pas « de grand soir »
Invité de BFM-TV et RMC ce jeudi matin, l’eurodéputé Place publique, qui a mené la liste du Parti socialiste au dernier scrutin européen, a félicité les « bougés dans la classe politique », ces derniers jours. Que ce soit le premier secrétaire du PS, Olivier Faure qui a appelé mardi à « accepter les compromis » et les « concessions réciproques » ou Emmanuel Macron qui a réuni l’ensemble des forces politiques, hors RN et LFI.
« Enfin on prend au sérieux les résultats des législatives du 7 juillet. Qui a gagné le 7 juillet ? C’est le front républicain, le refus de donner les manettes à Le Pen et Bardella », a estimé l’eurodéputé. Or pour M. Glucksmann, depuis le second tour des législatives, « on n’a absolument pas respecté le front républicain. Comme si on avait gagné à gauche, comme si on pouvait continuer comme avant du côté d’Emmauel Macron », a-t-il déploré. « Le résultat a été de donner les clés à Marine Le Pen », qui a précipité la chute de Michel Barnier en votant la censure, a ajouté l’élu.
Pour M. Glucksmann, il y a désormais « une opportunité pour changer les méthodes politiques et notre rapport au pouvoir ». « Dans les autres démocraties européennes, quand on est dans une situation comme celle-là, il y a des discussions pour savoir comment trouver une majorité », qui appelle les responsables politiques à « accepter de parler avec des gens avec lesquels [ils ne sont] pas d’accord ».
Alors que l’Assemblée nationale est aujourd’hui morcelée en onze groupes parlementaires et trois blocs à peu près équivalents, M. Glucksmann concède que jusqu’à la prochaine présidentielle « il n’y aura pas de grand soir », avec des réformes importantes, faute d’accord politique mais que la gauche doit « gratter, arracher des progrès ». Il rejette aussi l’ambition de La France insoumise de pousser Emmanuel Macron à la démission pour permettre une présidentielle anticipée. « Pour obtenir sa démission, on va plonger dans le chaos ? Une censure, deux censures, trois censures… En attendant l’économie s’effondre, le pays n’est pas gouverné, les agriculteurs ne peuvent obtenir de deal avec personne. Alors on fait quoi ? », a-t-il interrogé.