L’entraîneur de l’OM, Roberto De Zerbi, en conférence de presse, au centre d’entraînement Robert-Louis-Dreyfus, à Marseille, le 22 août 2025.

La traditionnelle conférence de presse d’avant-match de l’entraîneur de l’Olympique de Marseille (OM) Roberto De Zerbi, vendredi 22 août, était particulièrement attendue. Pas vraiment pour disposer d’éléments sur le duel opposant le club phocéen au Paris FC, le lendemain à 17 heures au Stade-Vélodrome dans le cadre de la deuxième journée du championnat de France de football, mais pour connaître son ressenti sur « l’affaire Adrien Rabiot », qui agite le club depuis plusieurs jours.

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L’international français et l’anglais Jonathan Rowe ont été placés, le 19 août, sur la liste des transferts de l’OM, après une bagarre survenue dans les vestiaires du Roazhon Park de Rennes, vendredi 15 août, après la défaite (1-0) en ouverture de la saison de Ligue 1. Un incident que le président de l’OM, Pablo Longoria – qui n’a pas assisté à la scène –, a décrit comme d’une « violence extrême ». Avant même les premières questions des journalistes, Roberto De Zerbi est revenu sur le sujet.

Ouvrir la voie au départ des deux joueurs mis en cause est « un choix contraint » autant qu’une « décision juste », a expliqué le coach. « Sur n’importe quel lieu de travail, si deux employés se frappent, comme dans un pub, avec un coéquipier à terre [Darryl Bakola, victime d’un malaise] qui avait perdu connaissance, que doit faire l’employeur ? Soit la suspension, soit le licenciement », a déclaré l’Italien.

« C’était une bagarre comme je n’en ai jamais vu dans toutes mes années de football. Pour la première fois de ma carrière, je ne savais pas quoi dire ni quoi faire », a-t-il relaté, précisant que les gardes du corps du club avaient dû intervenir pour séparer Adrien Rabiot et Jonathan Rowe. « Normalement, ils doivent nous protéger des autres, pas de nous-mêmes. »

Leur mise à l’écart du groupe, décidée dans la foulée de l’altercation et qui s’est traduite par une absence à l’entraînement du lundi suivant, devait être « temporaire », a-t-il aussi raconté, « en attendant de voir si les deux éprouvaient des regrets sincères ». Si le transfert de Jonathan Rowe était envisagé bien avant l’événement du 15 août, celui d’Adrien Rabiot, qui s’est illustré en 2024-2025 pour sa première saison au sein du club, est en revanche une surprise.

Ces derniers mois, les dirigeants marseillais ne tarissaient pas d’éloges sur le joueur. « C’est quelqu’un de spécial, et je dirais que c’est le meilleur homme que j’aie eu dans un vestiaire pendant toute ma carrière. C’est un exemple de travail, c’est un exemple comme personne », disait ainsi de lui Pablo Longoria dans un documentaire diffusé par l’équipe à l’été. « Adrien reste un bon garçon », a d’ailleurs répété Roberto De Zerbi vendredi.

« Difficile à gérer pour tout le monde »

« La chose a dégénéré, pas à cause de l’OM, mais à cause de l’entourage [du milieu de terrain], a poursuivi l’Italien, vendredi, dans une mise en cause à peine voilée de Véronique Rabiot, sa mère et agente. C’est comme ça qu’on arrive à une rupture définitive. Ce n’est pas ce que voulaient [Pablo] Longoria et [Medhi] Benatia [le directeur du football du club]. »

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Dans un entretien à La Provence, publié vendredi matin, Véronique Rabiot expliquait ne pas comprendre la décision de l’état-major marseillais, remettant en cause la version avancée. « Ce que je peux vous dire, c’est que je vois les faits, les mots “violence inouïe, violence extrême”. C’est très très fort, en général, cela veut dire qu’il y a des blessés. (…) On sait très bien que c’est totalement faux. Il n’y a pas de violence inouïe, il y a eu une altercation (…) Il n’y a rien de choquant, ça arrive dans tous les vestiaires, c’est déjà arrivé et ça arrivera encore. La sanction est totalement disproportionnée. Tout le monde le sait, ils mentent. » Précédemment, elle avait assuré que le club avait justifié sa décision par un « manque d’investissement » de son fils.

Roberto De Zerbi a précisé qu’il avait parlé avec Adrien Rabiot, vendredi matin, et que celui-ci pense également que l’OM a fait « un choix exagéré ». Intervenant en conférence de presse après l’entraîneur, le milieu de terrain Pierre-Emile Hojbjerg, a fait part d’une situation « désagréable et difficile à gérer pour tout le monde ». « On a perdu un joueur très, très, très important pour nous, a souligné le Danois. Le club décide, et nous, on vise les choses que l’on peut influencer, chacun à son poste, chacun à sa façon. Mais je ne veux pas revenir sur ça. »

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