
Quand les premières notes jazzy d’Arrivée des camionneurs retentissent dans la salle du Lido, à Paris, et que danseuses et danseurs font irruption au milieu des spectateurs, on est subitement saisi par une bouffée d’émotion, empreinte de nostalgie. Les Demoiselles de Rochefort vont revivre sur scène et pour ceux – dont on fait partie – qui ont dévoré vingt fois le film et écouté mille fois sa bande originale, c’est comme une réminiscence d’une période d’insouciance, sans peur de l’avenir. On a alors l’envie folle que la magie suscitée par cette comédie musicale culte de Jacques Demy grâce au swing de la musique de Michel Legrand, à la beauté des costumes, la vitalité des chorégraphies, et à cette histoire inoubliable d’appétit de vivre et d’aimer de sœurs jumelles, opère à nouveau. Et c’est le cas.
Après les adaptations des Parapluies de Cherbourg au Théâtre du Châtelet (2014) et de Peau d’âne au Théâtre Marigny (2018), Jean-Luc Choplin, directeur artistique du Lido, boucle avec éclat cette trilogie Jacques Demy-Michel Legrand. Pour réussir à passer des rues colorées et baignées de soleil de la ville de Rochefort à l’intérieur d’un théâtre, Gilles Rico à la mise en scène et Bruno de Lavenère à la scénographie ont choisi la 3D pour reproduire le pont transbordeur rochefortais et animer le fond de scène du nom de Rochefort en larges lettres lumineuses dans une ambiance de cabaret.
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