Le retour discret mais porteur d’espoir d’une usine de dessalement d’eau de mer dans la bande de Gaza

La reprise des activités mi-novembre d’une usine de dessalement d’eau de mer dans la bande de Gaza permet un retour discret, mais porteur d’espoir, d’un service public dans le territoire palestinien, confronté à une pénurie d’eau critique après plus d’un an de guerre. Depuis son raccord à l’électricité, la station produit selon l’Unicef environ 16 000 m3 d’eau par jour et dessert plus de 600 000 personnes, par l’intermédiaire de camions-citernes ou via le réseau des gouvernorats de Deir al-Balah et Khan Younès, dans le centre et le sud de Gaza.

Dans un rapport publié le 19 décembre, l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) estimait qu’Israël commet des « actes de génocide » en restreignant l’« accès à l’eau » pour les habitants de Gaza depuis le début de la guerre, ce que rejettent les autorités israéliennes.

Située près de Deir al-Balah, l’usine de nouveau opérationnelle est l’une des trois stations de dessalement d’eau de mer du territoire, qui répondaient avant la guerre à environ 15 % des besoins en eau de la population. Après le déclenchement de la guerre, la station a maintenu ses opérations au minimum, grâce à des panneaux solaires attenants et des générateurs fonctionnant au carburant, qui n’entre qu’au compte-goutte dans la bande de Gaza.

Elle ne pouvait reprendre ses opérations à pleine capacité qu’en étant à nouveau connectée à l’une des lignes de courant alimentées par Israël, qui fournit ce service, payant, à l’Autorité palestinienne. L’Unicef, qui apporte un soutien technique à cette infrastructure, rapportait fin juin à l’Agence France-Presse (AFP) avoir conclu un accord avec Israël pour la réalimenter en électricité. Dans la foulée, le Cogat, organe du ministère de la défense israélien supervisant les activités civiles dans les territoires palestiniens, avait annoncé avoir connecté cette usine de dessalement à son réseau électrique. Mais la ligne censée alimenter les lieux était trop endommagée. « Les travaux ont duré cinq mois pour réparer la ligne provenant de Kissufim en [Israël] », dit à l’AFP Mohammed Thabet, porte-parole de la compagnie d’électricité de Gaza qui rappelle qu’il s’agit de « solutions d’urgence et temporaires. »

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