Le premier ministre, François Bayrou, lors de sa conférence de presse au sujet de son budget pour 2026, à Paris, le 25 août 2025.

Pourquoi François Bayrou a-t-il décidé de se soumettre à un vote de confiance le 8 septembre, au risque d’abréger son mandat à Matignon et de précipiter la crise financière qu’il dit pourtant redouter plus que tout ? Le premier ministre a martelé une seule justification, lundi 25 août : la nécessité absolue de créer un consensus sur la gravité de l’endettement français.

« La question principale, c’est de savoir si oui ou non nous sommes d’accord pour reconnaître qu’il y a urgence », a-t-il plaidé : « Y a-t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer nos comptes publics et à échapper, parce que c’est encore possible, à la malédiction du surendettement ? » Sans unité sur ce point au Parlement comme dans l’opinion publique, inutile, à ses yeux, de commencer à négocier le détail des mesures de redressement.

Cette explication, cependant, ressemble fort à une erreur de diagnostic ou à un prétexte. En réalité, l’acuité des difficultés financières ne fait plus guère débat. Les erreurs de prévision de Bercy, le violent dérapage du déficit public en 2023 et 2024, l’inexorable hausse de l’endettement trimestre après trimestre, l’attente angoissée du verdict des agences de notation, les messages à répétition de François Bayrou, tout cela a hissé la dette parmi les principales préoccupations des Français, selon les enquêtes d’opinion.

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