Piratage de la campagne d’Emmanuel Macron en 2017, cyberattaque de la chaîne TV5 Monde en 2015, tentatives contre des entitées sportives liées à l’organisation de Jeux olympiques de 2024 à Paris… Les autorités françaises ont, de manière inédite, dénoncé mardi 29 avril l’implication du service de renseignement militaire russe dans une série d’incidents survenus ces dernières années. « Le service de renseignement militaire russe (GRU) déploie depuis plusieurs années contre la France un mode opératoire cyberoffensif appelé APT28, a dénoncé Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française dans un message posté sur X. Il a ciblé une dizaine d’entités françaises depuis 2021 ».
Si les accusations formulées à l’égard d’opérateurs russes ne sont pas nouvelles de la part des autorités françaises, c’est la première fois que le processus d’attribution interne débouche sur une prise de parole publique pointant directement la responsabilité d’un service de renseignement d’un Etat tiers. Il s’agit avant tout d’un signal diplomatique à l’heure où Paris se veut à l’avant-pointe de la mobilisation européenne en soutien de l’Ukraine, au prix de tensions récurrentes avec la Russie. « Ces activités déstabilisatrices sont inacceptables et indignes d’un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Elles sont par ailleurs contraires aux normes des Nations unies en matière de comportement responsable des Etats dans le cyberespace, auxquelles la Russie a souscrit », a précisé le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.
Au passage, les autorités françaises révèlent le nom et l’emplacement d’une unité du GRU contribuant à APT28 dont l’existence, si elle était connue de certains experts, n’avait jusqu’ici jamais été publiquement mentionnée : l’unité 20728, basée à Rostov-sur-le-Don et issue du « 166e centre de recherche informationnelle ». Une manière pour la France de démontrer leurs capacités en matière de renseignement et leurs intentions vis-à-vis des pirates russes.
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