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Certains préfèrent en rire. A 3 228 milliards d’euros fin juin, selon le chiffrage dévoilé par l’Institut national de la statistique et des études économiques, vendredi 27 septembre, la dette publique française atteint de tels sommets qu’elle vaut désormais à Bruno Le Maire de se retrouver en lice pour le prix Press Club de la petite phrase « la plus hilarante de l’année » – involontairement dans ce cas précis. « Si aujourd’hui notre niveau de dette est élevé, c’est parce que j’ai sauvé l’économie française », avait déclaré l’ancien ministre de l’économie, le 1er juin, sur BFM-TV, pour défendre son bilan.

Quatre mois plus tard, la formule peut en effet paraître décalée. L’économie tricolore a certes surmonté le choc du Covid-19, elle reste en légère croissance quand l’Allemagne est en récession, et le chômage se situe à son plus bas niveau depuis quarante ans. Mais le prix de ces performances paraît extraordinairement élevé. Le « quoi qu’il en coûte », cette large distribution d’argent public grâce à laquelle la France a évité une crise profonde, a duré au-delà de la pandémie, et conduit le pays à s’endetter massivement. Au point que la dette s’est transformée en problème, en menace. Non seulement elle pèse de plus en plus sur les finances publiques, mais il n’est pas exclu qu’elle entraîne le pays dans une spirale de difficultés financières, dont la tension actuelle sur les taux donne un aperçu.

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« Monsieur 1 000 milliards », c’est ainsi que ses opposants avaient commencé à surnommer Bruno Le Maire avant qu’il ne quitte le gouvernement. De fait, la dette publique française, calculée selon les critères du traité de Maastricht, est passée de 2 281 milliards à plus de 3 200 milliards d’euros en sept ans, de 2017 à 2024, la période durant laquelle l’ancien ministre a dirigé Bercy. Elle s’est encore accrue de 68,9 milliards au deuxième trimestre 2024, après une hausse de 58,3 milliards au trimestre précédent.

Exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), elle s’établit à 112 %. Après trois ans de baisse, ce taux décisif a repris son ascension depuis le début de l’année. Son niveau place la France très loin des règles européennes, qui demandent aux Etats de maintenir leur dette publique à moins de 60 % du PIB. Sur les vingt-sept membres de l’Union européenne (UE), douze autres ne respectent pas ce critère. Mais la France fait figure d’élève particulièrement problématique, promettant toujours de se ressaisir sans jamais y parvenir. Dans l’UE, seules la Grèce et l’Italie affichent une dette plus élevée par rapport à la production nationale de richesse.

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