Entre juillet et septembre, la croissance française a progressé de 0,5 % du produit intérieur brut (PIB) par rapport au trimestre précédent, a dévoilé l’Institut national de la statistique (Insee) jeudi 30 octobre. Un résultat meilleur qu’attendu car l’Insee tablait sur une croissance de 0,3 % pour le troisième trimestre.
Le ministre de l’économie, Roland Lescure, a salué « une performance remarquable », dans une réaction transmise à l’Agence France-Presse (AFP). « Malgré les soubresauts politiques et les incertitudes internationales, nos entreprises investissent, exportent et font progresser le pays », a-t-il ajouté.
Ces résultats permettent à la deuxième économie de la zone euro d’être en bonne voie pour atteindre la croissance de 0,7 % attendue par le gouvernement en 2025, mieux que l’Allemagne (0,2 %) dont les chiffres trimestriels sont également attendus jeudi avec ceux de l’Italie. L’Espagne a, elle, fait état mercredi d’une croissance de 0,6 % au troisième trimestre, visant 2,7 % sur l’année.
Une croissance portée par l’aéronautique
Sur l’ensemble du troisième trimestre, la consommation des ménages est stable après une légère augmentation au deuxième trimestre, le repli de la consommation alimentaire étant contrebalancé par un rebond de la consommation d’énergie et une accélération des dépenses en biens fabriqués, écrit l’Institut national de la statistique.
Avant le début de débats budgétaires houleux au Parlement, l’économie française a aussi bénéficié durant l’été d’une poursuite du rebond de l’aéronautique, qui avait été pénalisé depuis le Covid par des problèmes d’approvisionnement, a expliqué Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas, auprès de l’Agence France-Presse.
Airbus a augmenté en septembre le rythme de ses livraisons, une hausse de production perçue comme « un phénomène durable » pouvant se traduire, « en année pleine, par 0,3 ou 0,4 point de croissance », détaille-t-il. « Un deuxième moteur, c’est la montée en charge des efforts de défense », la France comme l’Europe souhaitant se réarmer face à la menace russe.
Par ailleurs, la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) face au reflux de l’inflation se traduit par une amélioration de l’investissement des ménages, dans le logement notamment, tandis que celui des entreprises est convalescent. L’institution de Francfort devrait décider jeudi de laisser ses taux inchangés, pour la troisième fois d’affilée.
L’incertitude politique et la situation dégradée de ses finances publiques a déjà valu à la France de voir sa note souveraine abaissée par les agences de notation S&P et Fitch, tandis que Moody’s l’a placée sous perspective négative. Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau y voit un risque « d’étouffement progressif » pour le pays.



