L’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro, devant sa résidence de Brasilia, le 3 septembre 2025.

La Cour suprême brésilienne a formellement rejeté, vendredi 14 novembre, l’appel de l’ancien président Jair Bolsonaro de sa condamnation à 27 ans de prison pour tentative de coup d’Etat, réduisant fortement ses chances d’éviter la prison. La juridiction s’était déjà prononcée contre ce recours la semaine dernière, mais devait encore entériner sa décision.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Jair Bolsonaro condamné à plus de vingt-sept ans de prison pour tentative de coup d’Etat, un jugement historique

L’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022), 70 ans, a été déclaré coupable en septembre d’avoir été le chef d’une « organisation criminelle » ayant conspiré pour assurer son « maintien autoritaire au pouvoir » après la victoire de son rival de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors du scrutin d’octobre 2022.

Selon le parquet, ce complot prévoyait l’assassinat de Lula et d’un juge de la Cour suprême chargé de l’affaire, Alexandre de Moraes. Mais il a échoué, faute de soutien de hauts responsables militaires.

Assigné à résidence depuis le mois d’août

Une source du tribunal a fait savoir à l’Agence France-Presse que la défense pourrait formuler un dernier recours dans les cinq jours. Cependant, celui-ci pourrait être rapidement rejeté par M. Moraes, ce qui mettrait fin à la procédure. Javier Bolsonaro, assigné à résidence depuis le mois d’août, pourrait donc être incarcéré au cours de la dernière semaine de novembre.

Lire aussi l’analyse | Article réservé à nos abonnés Après la condamnation de Bolsonaro, le sort de la démocratie brésilienne reste incertain

En raison de problèmes de santé liés aux séquelles d’un coup de couteau reçu à l’abdomen en 2018, il pourrait demander à la Cour de le laisser purger sa peine à domicile, comme ce fut le cas pour l’ancien président Fernando Collor de Mello (1990-1992), condamné à huit ans de prison pour corruption.

Dans son appel, la défense de l’ex-chef d’Etat avait invoqué de « profondes injustices », ainsi que « les ambiguïtés, omissions, contradictions » du procès, pour réclamer une réduction de peine, remettant davantage en cause la forme que le fond du dossier.

Pressions de Donald Trump

Le juge Moraes a rejeté cette demande, estimant que le procès avait mis en lumière le rôle prépondérant de Jair Bolsonaro dans une tentative de coup d’Etat. Il a également réaffirmé son rôle d’instigateur des événements du 8 janvier 2023, lorsque des centaines de ses partisans avaient pris d’assaut des bâtiments gouvernementaux à Brasília.

Lire le portrait : en 2023 Article réservé à nos abonnés Alexandre de Moraes, un juge intraitable aux trousses de Jair Bolsonaro

Niant toute « atteinte au droit à la défense », le magistrat a assuré que tous les éléments de preuve avaient été mis à la disposition des avocats. « La décision justifie toutes les étapes du calcul de la peine », a-t-il écrit.

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

Newsletter

« A la une »

Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »

S’inscrire

Le Monde Application

La Matinale du Monde

Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer

Télécharger l’application

Newsletter abonnés

« International »

L’essentiel de l’actualité internationale de la semaine

S’inscrire

Ce procès a considérablement envenimé les relations bilatérales, notamment commerciales, avec les Etats-Unis du président Donald Trump, dont Jair Bolsonaro est un ancien allié. M. Trump et son gouvernement font pression sur les autorités judiciaires brésiliennes, qu’ils accusent de poursuivre injustement l’ex-dirigeant. M. Moraes est la principale cible de Washington, visé depuis fin juillet par des sanctions économiques, étendues en septembre à son épouse.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La justice brésilienne durcit le ton contre Jair Bolsonaro et les ingérences de l’administration Trump

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Share.
Exit mobile version