Jusqu’au bout les délégués africains auront bataillé avec les Occidentaux pour obtenir l’adoption d’un protocole international contraignant de résilience à la sécheresse. En vain. Alors que l’Afrique perd chaque minute « plus de cent terrains de football de terres saines », la seizième conférence bisannuelle (COP16) des membres de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui se tenait depuis deux semaines à Riyad, en Arabie saoudite, a baissé le rideau avec un jour de retard, samedi 14 décembre au matin, sans conclure sur ce thème. Dans les derniers jours, les grands bailleurs de fonds disaient trouver certains pays africains très intéressés par l’argent, mais trop imprécis dans l’expression de leurs besoins réels.
A défaut de protocole, l’Arabie saoudite, pays hôte, avait annoncé, la semaine dernière, la création d’un Observatoire international de la résilience à la sécheresse alimenté par l’intelligence artificielle, afin de mieux dimensionner les projets et d’être sûr de leur impact sur le terrain. Elle avait aussi lancé le Partenariat mondial de Riyad, une nouvelle instance visant à mobiliser des financements publics et privés pour soutenir « 80 des pays les plus touchés par la sécheresse ». Cette nouvelle organisation sera soutenue par un engagement de départ de 2,15 milliards de dollars (2 milliards d’euros). En tout, plus de 12 milliards de dollars d’engagements ont été pris à la COP16. Or, en théorie, il faudrait investir « plus de 1 milliard de dollars par jour, entre 2025 et 2030 », pour lutter convenablement contre la désertification et restaurer les terres abîmées, d’après la CNULCD. Cela représente 2 600 milliards de dollars, soit l’équivalent exact des subventions nuisibles à l’environnement accordées chaque année dans le monde, dont la suppression est réclamée par de très nombreuses ONG.
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