Le Rassemblement national organise sa contre-offensive

Moins de vingt-quatre heures après la condamnation de Marine Le Pen, le Rassemblement national (RN) organise sa contre-offensive politique et médiatique ce mardi, en prenant l’opinion à témoin et en exigeant un procès en appel suffisamment rapide pour qu’il soit possible de maintenir sa candidature à la présidentielle.

Jordan Bardella, Louis Aliot, Sébastien Chenu, Marion Maréchal…, les pontes du parti et soutiens de la cheffe de file défileront en nombre sur les plateaux des médias dès le matin.

Le président du RN a déjà prévenu sur X qu’il irait sur CNews-Europe 1 (8 h 10) dénoncer un « scandale démocratique », après l’inéligibilité de cinq ans prononcée contre Marine Le Pen. Une décision qui empêche celle-ci de concourir à la présidentielle de 2027.

Appelant à la « mobilisation populaire et pacifique », le parti a également lancé lundi une pétition de soutien, avec le mot d’ordre « sauvons la démocratie, soutenons Marine ». « Nous n’avons pas besoin de préparer un plan B puisque le plan A est le même : Marine Le Pen candidate à la présidence », a martelé lundi Jean-Philippe Tanguy, cadre du groupe à l’Assemblée.

Quant à la principale intéressée, elle a mené la charge au JT de TF1 lundi soir, dénonçant une « décision politique », un « jour funeste pour notre démocratie » et « des pratiques que l’on croyait réservées aux régimes autoritaires ». « Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi », a martelé la députée du Pas-de-Calais, mettant sur la table une exigence, qui devrait se retrouver dans toutes les prises de parole du parti lepéniste : une audience en appel rapide, espérant qu’une décision plus clémente lui permette d’être sur la ligne de départ en 2027.

Le procès en appel ne devrait pas se tenir, au minimum, avant un an, avec une décision qui ne sera prononcée que plusieurs semaines plus tard, soit pas avant la fin de 2026, à quelques mois de la présidentielle. Et sans garantie que la cour d’appel rende une décision différente de celle du tribunal.

« Ce n’est pas moi qui en ai la maîtrise », a d’ailleurs reconnu la députée du Pas-de-Calais lundi soir, avant de retrouver un ton plus offensif : « Il faut que la justice se hâte. »

Le tribunal de Paris a « pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance », a justifié la présidente. Il a également considéré qu’il y avait bien eu un « système » entre 2004 et 2016 pour faire faire des « économies » au RN en payant avec l’argent du Parlement européen des assistants d’eurodéputés travaillant pour le parti.

Vingt-trois autres personnes ont été condamnées, ainsi que le Front national (FN), devenu Rassemblement national.

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