A Rome, « aujourd’hui est un jour de fête »
« Notre fête ne doit pas finir ! Et elle ne finira pas ! », chantait à tue-tête, en tapant des mains, Nicola Nicefaro, avec un groupe de fidèles venus de la région de Naples, quelques minutes avant le début de la cérémonie. « Aujourd’hui est un jour de fête, oui. Car François a retrouvé le Seigneur. Nous sommes catholiques ! Nous croyons en la résurrection ! », s’exclamait cet enseignant de 47 ans.
De François, il se souvient avec émotion des premiers mots prononcés au balcon de la basilique Saint-Pierre, le jour de son élection, en 2013 : « Frères et sœurs, bonsoir ! » Pour Nicola, ce fut une révélation : « Cette simplicité ! On a tout de suite compris qu’il serait notre pape, un pape proche du peuple ! J’ai entendu quelque part qu’il n’avait que 100 euros sur son compte en banque, et j’y crois. »
Le fidèle, d’origine calabraise, rêve d’un successeur qui soit dans la ligne de François et qui débarrasse l’Eglise de « tous ceux qui lui font du mal » : auteurs d’abus, prêtres « fermés » ou excessivement conservateurs… Pour Nicola, « l’Eglise comme institution est en crise, mais la véritable Eglise, c’est nous », dit-il en désignant d’un large mouvement du bras la place, bondée, où se pressent des fidèles de tous âges et venus du monde entier, dans une atmosphère marquée par l’enthousiasme d’être ensemble.
Comme François en son temps, il est très critique du cléricalisme, c’est-à-dire du poids des hiérarchies ecclésiastiques dans la vie de l’Eglise : « Le dimanche, je vais à l’église pour sentir la présence du Seigneur, pas pour le prêtre, l’évêque ou le pape ! L’Eglise est faite d’hommes, et donc de pécheurs. François a combattu pour ses idées en son sein, et son combat doit continuer. »