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Elle n’a pas un physique facile. Fine, elle ressemble à cette excroissance dermique qui coiffe certains oiseaux, ce qui lui vaut le surnom de « crête de coq ». Plus ronde, elle évoque à Ilona Gil, fleuriste chez Maison Célestin, à Lyon, « un petit cerveau » avec ses lobes, ses plis et ses sillons. La Celosia cristata n’a rien d’une fleur à pétales et joli cœur. La décrire relève davantage du vocabulaire viscéral que végétal et la dessiner, c’est risquer de se retrouver avec une planche plus anatomique que botanique.

Celle d’un membre mutant entre la tripe, le rein et le cerveau. Mais certains ont appris à l’aimer et la très organique célosie a ses inconditionnels. « Elle a une texture de velours, loue la fleuriste lyonnaise, qui l’arrange souvent avec des hortensias de fin de saison, les plus foncés, ou des baies de rosiers. Une seule fleur suffit. Elle donne des bouquets très automnaux sans faire vieillot. » Ses teintes rose fuchsia, jaunes ou orangées, intenses, réveillent les limoniums, wax et autres fleurettes les plus léthargiques.

Domitille Basso, fondatrice du studio floral Thyrse, à Paris, préfère pousser à fond l’étrangeté et « le côté non floral de cette plante qui semble venir d’une autre planète ». En général, elle commence par lui ôter toutes ses feuilles (comestibles, elles se cuisinent comme des épinards). « Avec sa tige très rigide, elle ressemble alors à un spectre, elle devient un objet », explique-t-elle. Parfois, la designer florale l’associe à quelques feuillages, mais elle ne mélange jamais cette amarantacée aux racines africaines et sud-­américaines à d’autres variétés de fleurs.

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Parce que, seules, bien serrées, quelques tiges de célosie « forment comme un petit rocher » de bord de mer qui rappelle « leur esprit aquatique ». Et ses reflets moirés comme l’astrakan dégagent « quelque chose de lumineux », continue Domitille Basso. Reste à lui trouver un contenant à la hauteur. Inutile de sortir son vase transparent cylindrique qui va avec tout. La designer suggère une création spectaculaire de l’artiste plasticien Emile Degorce-Dumas et, dans tous les cas, recommande fermement de « l’hyperkitsch ». Une coupelle à la japonaise en céramique peut aussi faire l’affaire. Mais pas d’entre-deux.

Zone de prédilection Les sols ensoleillés au moins six heures par jour.

Floraison De début juin aux premières gelées.

Entretien Pincer les tiges lorsqu’elles atteignent 15 centimètres pour encourager la ramification.

Aime Les étés chauds et humides.

N’aime pas Etre trop arrosée.

Le compte Instagram du studio floral Thyrse

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