
Alors que la France vient de traverser dix jours de températures extrêmes, Hélène Jalin, psychologue clinicienne, spécialiste de l’écoanxiété et chercheuse à l’Université de Nantes, analyse l’impact des canicules dans le déclenchement ou la réactivation de cette angoisse liée au réchauffement climatique et au déclin de la biodiversité.
Les vagues de chaleur peuvent-elles être un facteur déclencheur d’écoanxiété ?
Oui, très clairement. Des enquêtes menées en Angleterre ont montré une nette augmentation des recherches Internet liées à l’écologie et au climat pendant les canicules de 2022, en lien avec l’angoisse de voir certaines régions du pays atteindre 40 °C pour la première fois. Dans ma patientèle, je vois régulièrement des personnes basculer dans l’écoanxiété pendant les périodes de fortes chaleurs. Elles ont ce que les Anglo-Saxons appellent le « Oh my god point », ce moment où l’on prend conscience au niveau émotionnel de la gravité et de l’ampleur de la crise.
La canicule peut agir comme un déclencheur brutal d’écoanxiété parce qu’on ne peut pas échapper à la chaleur. Elle nous atteint dans nos corps, dans nos logements, jusque dans notre sommeil. Elle rend les conséquences du changement climatique visibles, parfois insupportables physiquement.
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