Benoît Poelvoorde (Jean Chevalin/Jacob) et Pascal Elbé (Sam Goldstein) dans « La Bonne Etoile », de Pascal Elbé.

L’AVIS DU « MONDE » – ON PEUT ÉVITER

Benoît Poelvoorde a toujours aimé jouer des personnages complexes, peu ragoûtants. Dans La Bonne Etoile, de Pascal Elbé, l’acteur belge, âgé de 61 ans, est servi : son personnage, Jean Chevalin, est un homme lâche, pas très futé, dans la France de 1940, au début de la seconde guerre mondiale. Il se comporte même comme un vrai salaud, au début du film, en causant l’arrestation d’un homme juif (joué par Pascal Elbé), qui se retrouve dès lors séparé de son petit garçon.

Engagé sur le front, Jean déserte et rentre chez lui, penaud, retrouvant femme (Audrey Lamy) et enfant. Pour éviter d’être retrouvé par l’armée, il a une idée : lui et sa petite famille vont obtenir de faux papiers, se faire passer pour juifs, pour pouvoir se rendre du côté de la France libre.

Jean n’est pas très au fait de la situation politique, alors que le port de l’étoile jaune est déjà de rigueur. Croit-il vraiment que son sort va s’améliorer en devenant juif ? Son épouse est circonspecte : « Il paraît qu’en ville on ne veut plus d’eux nulle part », dit-elle. Il n’en démord pas : « Tu verras qu’à la fin de la guerre, c’est encore eux qui s’en sortiront le mieux ! », assure-t-il. Le fond de l’air est à l’antisémitisme ordinaire, et Jean n’y échappe pas. Surtout, il a entendu parler d’une baronne (Zabou Breitman) qui cache des familles juives dans sa vaste demeure. « Ils sont nourris, logés, blanchis ! », dit-il, envieux.

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