
L’eau est enfin revenue dans le Drac. La veille encore, cette rivière des Hautes-Alpes s’écoulait, indolente, comme un mince filet d’eau dans son grand lit de pierres. Quelques heures de fortes pluies auront suffi à la muer en torrent bouillonnant.
En ce début septembre, après plus d’un mois de déficits, ses eaux grises s’engouffrent à nouveau dans la prise d’eau des Ricous, située sous la confluence du Drac blanc et du Drac noir. C’est ici qu’une grande partie de son flux est détournée dans le canal de Gap, vaste ouvrage hydraulique acheminant par gravité, au fil de kilomètres de tuyaux, rigoles et retenues, l’eau du Champsaur, dans le bassin de l’Isère, vers le Gapençais, dans celui de la Durance.
Sur ce territoire, plus de 40 000 habitants en dépendent, ainsi que 4 000 hectares de terres irriguées. Avec un canal vide ou presque, les agriculteurs ont subi de fortes restrictions, voire des coupures totales, entre le 28 juillet et le 4 septembre. Sa remise en eau vient donc clore le énième épisode d’une crise de l’eau chronique dans ce bassin, aggravée par le changement climatique et l’inaction politique.
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