La ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne, l’a à peine évoquée lors de sa conférence de presse, mercredi 27 août. La baisse du nombre d’élèves – conséquence directe de la chute du nombre de naissances depuis quinze ans – constitue pourtant un fait majeur de cette rentrée et un enjeu structurant des années à venir. Au cours des cinq prochaines années, les effectifs devraient fondre de plus de 500 000 élèves dans les écoles primaires et de près de 200 000 dans les collèges et les lycées.

Face à ce phénomène qui peut redonner de l’air à l’école et des moyens pour rénover un système en crise, aucun débat d’ampleur n’a été lancé ni par le gouvernement Bayrou ni par les précédents avec les acteurs de l’éducation ou avec la société dans son ensemble. Une logique comptable prévaut, portée par un budget élaboré annuellement – où l’éducation constitue d’ailleurs le premier poste de dépenses. Si la règle de trois n’est pas appliquée stricto sensu, la baisse du nombre d’élèves est l’argument privilégié ces dernières années pour justifier les suppressions de postes d’enseignant.

L’éducation nationale assure qu’à la faveur des baisses d’effectif le taux d’encadrement s’améliore. C’est vrai, mais pas dans des proportions suffisantes : il y avait un enseignant pour 18,2 élèves en France en 2022, contre un pour 12,8 en Finlande et un pour 14,9 en Allemagne. Quant à la taille des classes, elle s’est effectivement réduite : 21,1 élèves en moyenne par classe en élémentaire en France en 2024. Mais cette moyenne masque les disparités entre l’éducation prioritaire, où plusieurs niveaux sont limités à 12 élèves, et les classes ordinaires, bien plus chargées.

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A l’heure de la recherche d’économies tous azimuts, Bercy ne cache pas sa volonté de rationaliser la dépense. En septembre 2024, un rapport conjoint des inspections générales des finances et de l’éducation proposait trois scénarios pour supprimer des postes d’enseignant et fermer des classes. Dans l’un d’eux, 2 000 écoles (sur 47 000) étaient menacées. L’objectif était de soumettre « des pistes de travail » à confronter avec « les réalités de terrain » pour aboutir à des « optimisations ».

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