Des fenêtres du navire « Ocean-Viking », affreté par l’organisation humanitaire SOS Méditerannée, criblées de balles, le 24 août 2025.

Une action armée sans précédent, menée par une force bénéficiant du soutien de l’Union européenne (UE), a pris pour cible, dimanche 24 août, un navire humanitaire opérant en Méditerranée centrale, mettant en danger la vie des 87 naufragés recueillis à son bord et des 25 membres de l’équipage. Lundi, l’organisation non gouvernementale (ONG) SOS Méditerranée a révélé que son bateau de sauvetage en mer, l’Ocean-Viking, avait essuyé pendant une vingtaine de minutes des tirs d’armes automatiques. Deux gardes-côtes libyens masqués ont ouvert le feu sans sommation depuis une vedette identifiée comme fournie par l’Italie.

L’agression a eu lieu à 15 heures dans les eaux internationales, à 70 kilomètres au nord de Tripoli. Elle risque de remettre en cause l’action des ONG engagées dans le sauvetage de migrants que la présidente d’extrême droite du conseil, Giorgia Meloni, s’efforce depuis trois ans de chasser de Méditerranée centrale.

« Un petit bateau avançait à toute vitesse dans notre direction, envoyant un message radio dont on ne pouvait comprendre que l’interpellation en anglais : “Out ! Out !” [dehors, dehors], raconte Lucille Guenier, 35 ans, responsable de communication et membre de l’équipage, jointe par téléphone et encore sous le choc. Ils ont continué à se rapprocher puis on a entendu les premiers tirs. On s’est jeté à terre, les projectiles traversaient les fenêtres, les parois… Ils ne tiraient pas en l’air mais sur nous. »

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