Depuis quelques semaines, des drones attaquent des champs pétrolifères de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l’Irak. Les dernières attaques se sont produites lundi, mardi puis mercredi 16 juillet. Deux drones chargés d’explosifs ont attaqué le champ pétrolifère de Pechkabir, exploité par le groupe pétrolier norvégien DNO, un drone similaire a frappé le champ de Tawke, dans le district de Zakho, ont indiqué les services de lutte contre le terrorisme du Kurdistan. Une autre attaque a visé un champ pétrolifère géré par les Etats-Unis dans la province de Duhok. Aucune victime n’a été signalée.

Ces dernières semaines, l’Irak a été le théâtre d’une série d’attaques de drones et de roquettes non revendiquées. Celles de mercredi portent à cinq le nombre de champs pétrolifères touchés au Kurdistan en l’espace d’une semaine. Longtemps en proie à des conflits, l’Irak est fréquemment confronté à des attaques de ce type, souvent liées à des luttes d’influence par procuration entre l’Iran, les Etats-Unis et leur allié Israël.

Ces attaques surviennent également à un moment où les tensions entre Bagdad et Erbil au sujet des exportations de pétrole s’exacerbent, un important oléoduc traversant la Turquie étant fermé depuis 2023 en raison de différends juridiques et de problèmes techniques.

Des tensions croissantes autour du pétrole kurde

Les attaques de mercredi sont survenues au lendemain d’une autre attaque au drone chargé d’explosifs qui a entraîné la suspension des activités dans le champ pétrolifère de Sarsang, à Duhok, exploité par la société américaine HKN Energy. L’ambassade des Etats-Unis à Bagdad a dénoncé mardi « les récentes attaques de drones à travers l’Irak », y compris des frappes sur des « infrastructures-clés » dans des champs pétrolifères au Kurdistan.

Lundi, un drone a été abattu près de l’aéroport d’Erbil qui abrite des troupes américaines de la coalition internationale antidjihadistes tandis que deux autres ont touché le champ pétrolifère de Khourmala, dans la même province, causant des dégâts matériels.

Le 30 juin, deux roquettes s’étaient abattues sur l’aéroport de Kirkouk, dans le nord de l’Irak, faisant deux blessés légers. Une troisième roquette est tombée sur une maison dans la ville de Kirkouk, causant des dégâts matériels, a précisé ce responsable. L’attaque n’a pas été revendiquée.

Le Kurdistan irakien se présente comme une relative oasis de stabilité dans un Irak instable, attirant les investisseurs étrangers grâce à ses liens étroits avec les Etats-Unis et les pays européens. Des responsables politiques proches des autorités kurdes ont accusé des groupes pro-iraniens, sans fournir de preuves. Le 3 juillet, les autorités kurdes avaient annoncé qu’un drone avait été abattu près de l’aéroport d’Erbil, accusant les Hachd Al-Chaabi, anciennes milices en majorité chiites aujourd’hui intégrées aux forces régulières. Bagdad a rejeté cette accusation. Le premier ministre irakien, Mohammed Chia Al-Soudani, a ordonné une « enquête immédiate et approfondie » sur les attaques, a déclaré mardi son porte-parole militaire, Sabah Al-Numan.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Adel Bakawan, chercheur : « L’Irak est en cours de désintégration »

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Share.
Exit mobile version