Merci pour votre question après l’adoption hier lundi d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, votée par les Etats-Unis, la Russie et la Chine, une coalition inédite depuis le début de la guerre en Ukraine, contre l’abstention des Etats européens membres de cet organe, dont la France et le Royaume-Uni en effet.
Plusieurs éléments d’explication : ce texte présenté par les Etats-Unis de Donald Trump « implore la paix » le plus vite possible, sans davantage de précisions. Pour expliquer leur abstention, et non leur veto, les diplomates français expliquent en substance que ce texte est certes lacunaire, mais que sa formulation n’empêche rien pour l’avenir, alors que les négociations sur la fin du conflit ne font que commencer. Il n’affecte pas la possibilité de garanties de sécurité, ou le respect du droit. Il était donc hors de question pour la France et le Royaume-Uni de le soutenir, mais il n’était pas non plus nécessaire de le bloquer. Au passage, Londres et Paris n’ont sans doute pas souhaité marquer la rupture, au sein du Conseil de sécurité, avec les Etats-Unis, alors qu’Emmanuel Macron, hier à Washington, puis Keir Starmer, jeudi, cherchent à infléchir les choix américains en rencontrant Donald Trump.
La France et le Royaume-Uni ont en revanche œuvré ensemble pour faire adopter une autre résolution, cette fois au sein de l’Assemblée générale des Nations unies, proposée par l’Ukraine à l’occasion des trois ans de la guerre. Ce texte défend la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et appelle au respect du droit international. Les Etats-Unis se sont prononcés contre, aux côtés de la Russie, de la Biélorussie, de la Corée du Nord, du Soudan ou de la Hongrie. La Chine, elle, s’est abstenue. De fait, il s’agit d’un vrai renversement d’alliance, dont on verra à l’avenir s’il est définitif ou pas.
Confinoé