
Après plusieurs années d’une langoureuse parade faite au patronat, le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, est attentif à tout faux pas susceptible d’effrayer sa proie. Le renversement attendu du gouvernement de François Bayrou, lundi 8 septembre, en sera un, puisque ce dernier proposait un budget d’austérité préservant la politique de l’offre comme la crédibilité de la signature française. Dans un appel commun aux responsables politiques, publié dans le magazine Challenges, six dirigeants d’organisations patronales soutiennent le maintien en place du premier ministre, afin de rompre avec le cycle d’instabilité politique et d’incertitude économique qui en découle.
Voilà donc une semaine que Jordan Bardella essaie de convaincre d’un raisonnement inverse, « un peu capillotracté » admet un conseiller : « La stabilité, c’est la dissolution. » L’extrême droite, qui craignait l’impact dans les milieux économiques d’une inévitable censure de François Bayrou à l’automne, bénit le centriste d’avoir avancé sa chute : lui seul en sera tenu responsable, espère-t-elle. « Rien de sain et rien de stable ne peut émerger dans cette situation, a argumenté Jordan Bardella, mercredi 3 septembre, sur RMC et BFM-TV. Je ne supporte pas ce chantage à l’irresponsabilité. On a toujours été responsables. (…) Nous ne pouvons pas nous permettre 20 milliards d’euros d’impôts supplémentaires. »
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