L’ambassadeur du Vatican à Paris, Mgr Celestino Migliore, et le romancier Javier Cercas, à l’Institut Cervantes, à Paris, le 8 septembre 2025.

C’est un échange piquant qui s’est tenu à l’Institut Cervantes de Paris, le 8 septembre. Un dialogue entre l’écrivain espagnol Javier Cercas, qui se définit comme « athée, anticlérical, laïque militant et rationaliste obstiné » – il a perdu la foi à l’adolescence – et le nonce apostolique du Saint-Siège en France depuis 2020, l’archevêque Celestino Migliore.

Le romancier hispanophone vient de publier Le Fou de Dieu au bout du monde (Actes Sud, 480 pages, 24,50 euros), sorte de thriller spirituel autour du voyage qu’il a réalisé en Mongolie aux côtés du pape François, à l’invitation de ce dernier, en 2023. Entre le « fou de Dieu » – le pontife argentin – et le « fou sans Dieu » – l’écrivain espagnol –, deux points communs : l’amour de la littérature et des questions – ou des réponses – sur le mystère de la résurrection de la chair et de la vie éternelle.

Au cours de ce voyage avec le pape en Mongolie, vous avez rencontré de nombreux religieux et des catholiques. L’incroyant que vous êtes est-il devenu un peu plus chrétien ?

Javier Cercas : Ce livre a été une aventure extraordinaire, et il a complètement changé ma vie. La Mongolie est un milieu très exotique, mais je crois que le Vatican l’est encore plus ! J’ai été catholique jusqu’à l’âge de 14 ans, puis je suis devenu incroyant. Personnellement, je vois la foi comme une sorte d’intuition poétique, qui permet de percevoir du sens là où d’autres gens n’en voient pas. Le pape François, lui, pensait que la foi est un don. Je crois en fait que ces deux points de vue ne sont pas contradictoires, mais complémentaires.

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