A peine descendu de son véhicule arrêté à l’entrée de son champ, samedi 23 août, Nicolas Prud’homme retrouve le sourire. « Il y a eu une naissance aujourd’hui, c’est bien. Venez voir, c’est Rihanna qui a vêlé ! » Le pas est assuré, enthousiaste, le père de famille de 39 ans est, ici, dans son élément, alors que, à sa suite, avance le reste du troupeau, demandeur de caresses. « C’est un mâle ! », annonce-t-il, heureux et tourné vers l’avenir.
Quelques minutes plus tôt, au milieu de sa ferme à Saint-Ferréol (Haute-Savoie), à l’entrée de son bâtiment d’élevage complètement vide, l’éleveur laitier racontait son histoire avec peine, les yeux encore humides. Le 20 juillet, il apprenait que l’une de ses bêtes avait été contaminée par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie transmise par les insectes piqueurs, qui peut générer des souffrances importantes chez l’animal et la mort dans 10 % des cas. Le même jour, cette nouvelle arrivait chez son beau-père, dans l’exploitation voisine. « Jusque-là, c’était une bonne année pour nous », se souvient Nicolas Prud’homme.
Selon le protocole en vigueur, tous les animaux ayant été en contact avec la bête malade au cours des vingt-huit derniers jours, durée d’incubation de la DNC, doivent être abattus. Une mesure justifiée, selon les autorités sanitaires, par la nécessité d’éradiquer la maladie pour garder le territoire indemne. Détectée une première fois fin juin, elle a touché une quarantaine d’élevages en Savoie et Haute-Savoie, et a atteint l’Ain, le 23 août.
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