Olivier Faure : « Je n’ai pas acheté le budget, je vais me battre désormais pied à pied, et nous verrons bien qui de la droite et de la gauche obtient satisfaction article par article »

Interrogé sur l’interprétation de la déclaration du premier ministre à ce sujet, « suspension ou décalage de la réforme des retraites ? », Olivier Faure a estimé, sur BFM-TV, que « c’est une suspension, puisque pour l’instant plus personne ne verra l’âge légal et les trimestres bouger, ce qui était la réforme Borne ». Ce débat sémantique « n’a aucun sens », selon lui.

« Il y a aujourd’hui un gouvernement de droite, une opposition de gauche, mais nous avons accepté l’idée de commencer à travailler sur le budget, de le faire sans voter la censure demain, car nous avons besoin d’un budget et un gage donné par le premier ministre, sur sa bonne foi, puisqu’il a accepté de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028. A ce moment-là, nous aurons eu, entre les deux, une élection présidentielle qui déterminera le sort définitif de la réforme des retraites », a déclaré ce matin le premier secrétaire du Parti socialiste.

A la question « Est-ce le début de la campagne présidentielle ? », M. Faure a répondu : « Oui, d’une certaine facçon, car à partir de maintenant chaque vote va compter. Il n’y a plus de 49.3, donc chaque député sera amené à se prononcer et son vote aura une conséquence directe. C’est la premiere fois depuis 1958. Dans ces circonstances, les masques vont tomber. Certains défendront les milliardaires et d’autres les retraités, par exemple. »

La gauche, pour Olivier Faure, ce sont les socialistes, les écologistes, les communistes. Aujourd’hui, selon le secrétaire du PS, « à peu près trois députés » de gauche s’apprêtent à censurer. « Moi, je n’ai pas donné de consigne, je ne suis pas un caporal-chef, mais j’entends que la direction collective soit respectée, quand on est dans un parti démocratique, la décision s’impose à tous », a-t-il dit.

La décision de censure de LFI, Olivier Faure la « respecte », mais ce n’est pas la sienne, affirme-t-il, car « il fallait avancer ». « Je regrette que des gens cherchent à avoir ceinture et bretelles, car, au fond, c’est les socialistes qui ne censuront pas pour éviter une dissolution, mais nous recevons les attaques de celles et ceux qui nous disent qu’on aurait dû censurer. La politique est aussi une affaire de responsabilités. C’est un peu facile de dire “moi, je reste pur et je n’ai rien à voir avec ce gouvernement”. Si le débat démarre demain et qu’on a la possibilité de revenir sur des mesures terribles, ce sera grâce à ce débat, ce qui n’aurait pas pu se passer avec une dissolution. » Et, par ailleurs, Olivier Faure a déclaré que, « dans les combats que nous allons mener sur le budget, nous allons nous retrouver [avec LFI] ».

Socialistes, écologistes et communistes, Olivier Faure a dit espérer qu’ils travailleraient désormais ensemble. « Dans le combat qui va commencer dès aujourd’hui, nous serons ensemble à chaque fois, nous défendrons ensemble la taxe Zucman, les services publiques (…) ».

« Je n’ai pas acheté le budget », a tenu a rappelé le premier secrétaire du Parti socialiste. « Je vais me battre désormais pied à pied, et nous verrons bien qui de la droite et de la gauche obtient satisfaction article par article. »

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