Des membres de l’intersyndicale de Thales Alenia Space réunis devant le site de leur entreprise, à Toulouse, le 6 février 2025.

Lorsque Sébastien pousse la porte du cabinet de son médecin en avril pour une visite de contrôle, il ne s’attend pas à ressortir avec un arrêt de travail d’un mois. « J’ai pris conscience que j’étais à la limite », admet l’ingénieur, essoré par le surcroît de travail chez Thales Alenia Space (TAS) et qui a souhaité rester anonyme. Cette branche spatiale est détenue par Thales (67 %) et Leonardo (33 %) et est spécialisée dans la fabrication de satellites.

En raison d’une réorganisation du travail dans le cadre d’un plan de suppression de 980 postes en France – dont 650 emplois à Toulouse, ville qui héberge le siège social de la filiale française, et 330 à Cannes (Alpes-Maritimes) –, Sébastien a été contraint de répartir sa charge de travail hebdomadaire sur deux programmes distincts. « C’est là que les difficultés ont commencé, explique-t-il. Sur l’un des programmes, la pression était forte pour livrer et on dégradait la qualité de notre travail. Sur l’autre, j’ai été lâché, ni encadré, ni formé. »

Alors ce salarié sera sur un banc de la salle d’audience du tribunal judiciaire de Toulouse, lundi 15 septembre, au côté de la CGT. La quatrième organisation syndicale de TAS a assigné à jour fixe – une procédure d’urgence plus rapide qu’un référé – la direction de la filiale spatiale pour « violation de l’obligation de prévention et mise en danger de la santé des salariés ».

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