
« Dès son plus jeune âge, mon grand-père a travaillé sans relâche dans les champs en Mauritanie, de 7 heures jusqu’à 21 heures. Il vivait sous l’autorité d’un maître qui l’a forcé à épouser une femme, elle aussi enlevée alors qu’elle n’était qu’un bébé, et à faire des enfants qui deviendraient à leur tour des esclaves… A 18 ans, mon père a réussi à échapper à son sort en rejoignant l’armée française pour y effectuer son service militaire. Pendant ses permissions, il retournait à Nouakchott. C’est là qu’il a rencontré ma mère.
Grâce à lui, j’ai pu aller à l’école à l’âge de 11 ans, puis j’ai suivi une formation de mécanicien. Mais une fois celle-ci terminée, il m’a été impossible de trouver un travail rémunéré. En Mauritanie, lorsqu’on est fils et petit-fils d’esclaves, on est considéré comme tel. Il n’y a pas de loi, pas de justice. L’esclavage a beau être aboli, dans les faits, il est toujours présent.
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