Jafar Panahi, au festival international du film de Toronto, en septembre 2025.

Malgré les menaces et les pressions du régime de Téhéran, Jafar Panahi ne s’est jamais arrêté de tourner. Mercredi 1er octobre, Un simple accident, le dernier film du célèbre réalisateur iranien, sort en salle. Ce récit politique, qui met en scène les dilemmes d’un citoyen face à son bourreau, a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes 2025.

Trente ans plus tôt, le 22 mai 1995, c’était déjà à l’occasion du Festival de Cannes que Le Monde évoquait le cinéaste pour la première fois. Dans la sélection parallèle de la Quinzaine des réalisateurs, Jafar Panahi présentait Le Ballon blanc, son tout premier long-métrage ; Jean-François Rauger en parle comme d’un « auteur » au regard « assez rusé sur la réalité d’une société traversée de contradictions souterraines ». Quelques mois plus tard, le 7 décembre 1995, dans sa critique de cette « pêche miraculeuse dans les ruelles de Téhéran », Jean-Michel Frodon précise que la « situation sociale », les problèmes de « diversité ethnique » ou « l’intégration des communautés » animent cette mise en scène, décrite comme une « insatiable machine à montrer et à comprendre ». Le même jour, dans un entretien mené par Pascal Mérigeau, Jafar Panahi s’en tient à décrire Le Ballon blanc, écrit par la légende du cinéma iranien Abbas Kiarostami, dont il a été l’assistant, comme d’une œuvre sur « les solitudes ».

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