
De loin, la maison se détache à peine dans l’étendue de pierres et de poussière qui composent le paysage, en contrebas de la ville palestinienne d’al-Eizariya. Il faut s’approcher un peu pour apercevoir, derrière un bouquet d’oliviers, la construction de planches, de tôles et de bâches où vit la famille Al Haresh. Ismaïl, le père, est un quinquagénaire au visage doux. C’est ici que ce Bédouin a élevé ses sept enfants, dont Moussa, 13 ans, qui sert du café aux visiteurs. Ici, qu’il a vécu, depuis trente ans, de ce que lui rapportaient ses chèvres, sur un terrain dont il est propriétaire. Ici, enfin, qu’il attend, impuissant, l’expulsion annoncée par les autorités israéliennes.
Les papiers sont arrivés, voici deux semaines, dans le bureau d’Attalla Al Jahaleen, le maire de la commune de Jabal Al-Baba. L’homme montre une simple feuille blanche, rédigée en arabe et en hébreu : ordre est donné à 120 foyers d’évacuer avant l’arrivée des bulldozers chargés de détruire leurs habitations. L’opération, approuvée mercredi 20 août par l’administration civile israélienne, pourrait débuter dès le 21 août (date butoir donnée aux premiers expulsables).
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